Rubén González

Depuis sa graduation à seulement 15 ans au Conservatoire Cienfuegos, le prodige du piano Rubén González a  dû  attendre  plus  de  soixante  ans  pour  être découvert et se réaliser. Possédant un esprit très jeune et une vigueur surprenante, González a toujours eu pour ultime but de donner le  meilleur  de  lui-même.  o­n ressent ce désir de découverte, de diversification  et  de  perfectionnement  sur  son  deuxième  album  solo Chanchullo.  La plus récente uvre est,  à vrai dire,  moins  majestueuse  que  « Introducing… »  ( paru en 1996), mais son pouvoir est beaucoup plus fort, plus présent et enfin, la vitalité incroyable de l'interprète se fait fortement ressentir. Pendant sa longue expérience artistique,  il  a  gardé  le  même  style,  toujours  en l'approfondissant et en explorant toutes ses facettes. Ainsi,  Chanchullo  ramène  l'auditeur  directement  au début des années quarante. Lorqu'on ferme les yeux, o­n s'imagine être dans un coin d'un petit  club  cubain de la Havane, en train de siroter sans soucis un verre  de  rhum,  nos  préoccupations  quotidiennes  s'étant volatilisées. Le piano nous envoûte, les voix magiques nous ramènent à des époques longtemps oubliées et nous perdons tout repère de temps. C'est peut-être justement pour cette raison  que  le  projet  musical  du Buena Vista Social Club  (auquel a bien entendu largement participé González)  est  devenu  si  populaire  et reconnu  par  la  critique  internationale.   Bref,  l'album  met  parfaitement  en  valeur  l'élite  musicale  du  Cuba, chacun apportant ses éléments  personnels  pour  former  un  ensemble  remarquablement  hors  du commun, une paix de l'âme hors des limites temporelles, un univers sonore à jamais jeune.